Clémence Michon
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Collections
La Reliure

Adhérente Snap CGT & Caap & Ldh.
Membre active du Raaah (Réunion des artistes-auteur•ices anonymes Havrais).

Collectionneuse de naissance.
Graphiste de formation.
Éparpillée efficace, si possible.
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Aime les rencontres.
Aime découvrir des univers.
Aime la couleur.
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Écoute.
Imagine des formes.
Choisit des caractères, des papiers, des reliures, des formats.
Compose. Découpe.
Renforce les contrastes.
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Écoute.
Retravaille.
Persévère.
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Écoute.
Affine.
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Rêve.
Finalise.
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Travaille seule.
Travaille avec d’autres.
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Aime les livres.
Aime enseigner.
Aime discuter avec Hervé.
Aime les petites fesses rondes de ses enfants sur les galets de la plage du Havre.
Aime écouter Marie Richeux à la radio.
Aime réfléchir à vélo.
Aime apprendre à se défendre.
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Est discrète, mais déterminée.
Est calme et en colère.
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Écoute.
Dessine.
Remplit le vide et les espaces.
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Réactive des images.
Scanne. Nettoie. Dépouille.
Travaille les séries.
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Imprime dans les marges.
Occupe les angles.
Met en place des protocoles, sans s’en apercevoir.
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26/07/2023
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J’ai eu la chance que Vanina Pinter écrive plusieurs textes sur certains des livres que j’ai imaginé, seule ou à quatre mains. Certains des livres ont été présentés en 2020 à la Maison d’Art Bernard Anthonioz dans l’exposition «Variation Épicènes», puis à la biennale de design graphique de Chaumont en 2023 dans l’exposition «Parade».
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Titre : Rappel des titres / Auteur : Jean-Michel Alberola
Année d’édition : 2016
Design graphique : Line Célo et Clémence Michon
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Réalisé dans le cadre de l’exposition monographique de Jean-Michel Alberola, «L’Aventure des détails» (Palais de Tokyo, 2016), et produit par l’institution comme une pièce de l’exposition, ce livre/revue d’artiste était vendu au sein de la librairie pour quatre euros, couvrant ainsi une partie des frais de production.
C’est l’artiste qui a décidé de travailler avec le duo Michelines que formaient à l’époque Line Célo et Clémence Michon suite à une sélection de books réalisée par l’éditeur David Lestringant. «Lorsque nous avons rencontré Jean-Michel Alberola, il nous a expliqué son choix en disant que notre graphisme était fait de “rien”, qu’il était dans la retenue, ce à quoi nous avons répondu : “nous faisons beaucoup, mais ça ne se voit pas!”».
Le principe de la revue est résumé sur la première page : l’artiste invite des proches à réunir des citations, titres ou notes, à les dater et à lui envoyer. À chaque page, un contributeur. Line Célo et Clémence Michon proposent un caractère, le Sentinel et un cartouche évoquant aussi bien une épitaphe que la grille de collections littéraires (Les Éditions de Minuit, NRF Gallimard). «Nous avons longuement échangé sur le rythme à donner à la revue, quels éléments devaient varier, quels devaient être les invariants, qu’est-ce qui allait donner de la cohérence à cet ensemble de citations hétéroclites.
Au niveau de la maquette, c’était intéressant de travailler avec l’idée de vases communicants : lorsque les contributions ne tenaient pas sur une page (ou dérogeaient aux règles établies) et débordaient sur la suivante, à quel endroit s’étaler pour tenir dans le nombre de pages, quelle citation valoriser? Tout ce travail de dentelle, de réglages, nous avons pu le mener de manière autonome et le soumettre ensuite à l’artiste et l’éditeur.» L’objet ne déroge pas à un souhait partagé de simplicité (format proche du A4, reliure en piqûre à cheval métal) et d’une méticuleuse attention (fluidité et dynamisme typographiques, impression bleue sur papier rose).
La couverture sur papier calque coloré est imprimée en deux tons. «Il nous a semblé important que le texte ne soit pas noir et que les couleurs Pantone choisies soient un écho à la couleur, importante dans l’œuvre de l’artiste. L’objet est assez fragile, il faut le manipuler avec délicatesse, c’est un choix.» Jean-Michel Alberola voulait voir figurer sur la couverture une photographie Polaroïd de sa bibliothèque, ainsi qu’une citation de Louise Michel, point de départ de sa démarche. «Nous avons utilisé la photographie comme une fenêtre, avec la transparence du calque. Elle est comme une percée sur la première page et laisse apparaître les instructions. Sur la quatrième de couverture, la liste alphabétique des vivants et des morts (citant, cités, contributeurs) participant au projet. Nous avions utilisé à cet endroit une couleur pour distinguer les vivants des morts, mais l’artiste nous a fait remarquer que nous serions tous morts un jour et qu’il était plus juste de nous traiter tous de manière identique.»
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Titre : Plaques émaillées.
Accumulation de Jean-François Danquin / Auteurs : Nicole Spinner, Yann Paris, Marguerite Ducroquet et Sébastien Morlighem
Année d’édition : 2017
Design graphique : Clémence Michon
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Les Éditions Vivement Dimanche et l’ÉSAD d’Amiens s’associent pour publier le deuxième catalogue des collections de Jean-François Danquin, peintre et directeur adjoint de l’ÉSAD d’Amiens, disparu subitement en 2015. Le premier catalogue porte sur sa collection d’art africain et le deuxième sur celle de plaques émaillées. Barbara Dennys (directrice de l’ÉSAD), Marguerite Ducroquet (responsable des éditions Vivement dimanche) et Peggy Letuppe (documentaliste de l’ÉSAD) demandent à Clémence Michon enseignante à l’ÉSAD de réaliser l’objet, lui laissant carte blanche. La graphiste restitue la saveur colorée et vernaculaire de ce patrimoine populaire, tout en valorisant le travail rigoureux de documentation et de classement des plaques réalisé par Marguerite Ducroquet et Peggy Letuppe. Pour chacune des plaques : un numéro d’indexation, le nom de la plaque, le format, le type de plaque émaillée (plate à rebord, bombée, chanfreinée…), le pays d’origine et lorsqu’elles figurent l’émaillerie et la date. Le livre est séquencé en différentes parties (Alimentation, Garage, Quincaillerie, etc.). «Il était impossible de respecter les échelles des plaques avec le nombre de pages imparti.»
Malgré un sujet qui peut paraître rébarbatif, le lecteur se surprend à regarder attentivement chaque page et à scruter le travail patient de composition et d’association d’images. Des liens peuvent se tisser entre les formes des plaques, les caractères et lettrages, les signes relatifs aux différents commerces. Chaque page amène à des considérations historiques recomposant un paysage typographique et commercial, français essentiellement, mais également de cinq autres pays dont l’Allemagne, l’Angleterre. Le soin graphique permet de saisir ce qui est toujours difficile à rendre rationnel, la passion d’un collectionneur pour un objet tombé en désuétude. Dans le choix des papiers, le livre évoque différentes matérialités : le papier brillant pour le blanc de l’émail, alors que l’encre argentée sur un papier mat et foncé (sur les huit pages en tête et en fin d’ouvrage accueillant les contributions textuelles et l’index) tend à insister sur la préciosité de l’archivage. Grâce à l’attention de la graphiste, l’ouvrage conte une mythologie du quotidien, de nos objets et de nos gestes, avec humour et délicatesse.
Le principe de la couverture a été déterminé par le graphisme du premier catalogue de la collection (édité en 2016 et conçu par Quentin Schmerber), on y retrouve l’utilisation du bandeau vertical et l’image insérée dans un rectangle. «Le vocabulaire graphique des illustrations (en bleu), titres (en rouge) et formes (en jaune) des plaques viennent ici créer une nouvelle histoire. Il y a eu de nombreux essais (échelles des éléments et rapports de couleurs) avant d’arriver à cette version finale. Seul le bonhomme Michelin a été censuré pour des questions de droits.»
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Titre : Shirley Jaffe
Auteur·rices : Claudine Grammont, Frédéric Paul, Svetlana Alpers, Shirley Jaffe et Robert Kushner
Année d’édition : 2022
Design graphique : Clémence Michon
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Concevoir un catalogue d’exposition de style monographique pose des enjeux graphiques spécifiques, autant pour le·a graphiste que pour l’institution en charge du projet. D’autant plus quand l’artiste devenue une figure historique, reste peu connue en France. La mission de transmission sonne plus fortement. Face à l’œuvre vivifiante de l’américaine de Shirley Jaffe (1923-2016), Clémence Michon a fait des choix matériels cohérents et subtils. Elle a sélectionné un papier épais et a porté beaucoup d’attention à la photogravure (réalisée par Bernard Lafont) pour que chaque œuvre de l’artiste conserve au mieux son intensité colorée tout en n’étant que reproduction. Les pages liminaires forment une séquence de 120 pages et dévoilent frontalement, sur fond blanc, toutes les toiles exposées. Le format tout en hauteur du livre permet de saisir la grandeur des toiles de l’artiste. Cette première partie offre un déroulé de l’«évolution» formelle de l’artiste. Le livre est rythmé et organisé avec un papier marron, un marron qu’on retrouve dans les toiles de Shirley Jaffe, qui structure mais qui n’attire pas avec la même force que ses bleus, ses jaunes, ses roses. Deux cahiers colorés se distinguent. L’un sur papier marron nous plonge dans le quotidien de l’artiste avec des photographies de son atelier, de sa vie. Un autre cahier sur papier rose met en exergue les – incroyables – bristols de l’artiste, où elle indique les couleurs à appliquer sur ces toiles. La couverture a nécessité beaucoup de recherches à Clémence Michon (rassemblées ici dans un cahier de recherches confectionné spécialement pour Parade). Au final, la couverture reprend une vue de l’atelier de Shirley Jaffe à Paris datant de 1957, où l’artiste est de dos, devant une toile qui a été l’une de ses dernières, puisque Swinging date de 2016. Sur le dos de la couverture, Shirley Jaffe prend place sur toute la hauteur, dans toute sa monumentalité. Ce n’est pas un détail.
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Titre : Nicolas Horvath Discoveries
Identité visuelle et pochettes d’album de deux collections du label 1001 Notes
Année d’édition : depuis 2022
Design graphique : Clémence Michon
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Clémence Michon aime les objets et les surfaces de papier (vieux cahiers de brouillon, les grilles de livres, les reçus, les buvards…). Elle les regarde attentivement, en collectionne. On ne sait jamais comment elle va leur redonner vie. Le point de départ de l’identité visuelle pour la première série d’albums rassemblant l’œuvre de Jean Catoire (1923-2005) : des vieilles planches Letratone par Letraset (datant des années 1970), utilisées par sa mère urbaniste pour remplir les plans de cadastre. La graphiste est partie de planches partiellement utilisées, les a scannées, a zoomé puis a trouvé dans ces compositions déjà existantes, un vide, un blanc, où elle glisse l’information textuelle. L’ensemble est sobre, minimaliste et porteur de musicalité. Alors que les planches renvoient au tout-fait et à un remplissage géométrique, les pochettes de Jean Catoire évoquent une variété de rythmes et de tempos. Le noir et blanc des planches Letratone rejoint celui des touches de piano. Nicolas Horvath, pianiste passionné, édite et diffuse de la musique (qu’il interprète) avec le label 1001 Notes. Une deuxième collection d’albums rassemble des compositeurs de musiques minimalistes. Sur les visuels des pochettes, Clémence Michon peut y densifier les trames des planches, rajoute ou superpose des éléments. Souvent, elle écoute la musique en même temps qu’elle compose, cela peut provoquer quelques «touches» de surprises. Ces jeux sur trames crépitent dans l’œil et chaque album est associé à une typographie différente. Le répertoire typographique n’a pas fini de révéler sa puissance. Cette production, à ses débuts (il faut l’espérer, les visuels pour la musique instrumentale sont si conventionnels, ennuyeux) permet de retrouver des traits caractéristiques à la graphiste : la simplicité du geste, la poésie de la composition, une posture de ne rien jeter, de tout réinjecter dans les images. Avec peu, avec conviction, la graphiste enchante des surfaces papier par petites touches.